Les chemins de NULLE PART
Impressionniste à la touche légère "À l’orée d’une ville, Un rayon de bitume Dans une flaque de lune" et romantique avec pudeur "Ces traces sur la rosée Du chemin, Tellement enlacées Qu’on ne s’étonnerait point Si c’étaient les nôtres", le poète exprime sa révolte contre la conscience anesthésiée, occultée par un langage trompeur "Les mots sont tous coupables ! Mais coupez dedans, que diable !"
Description
La conscience de la condition humaine – "De ma main tout s’efface sauf la ligne de vide" –, comme les désenchantements de la vie, ne peuvent être sauvés de la médiocrité que par un "désespoir d’authentique noblesse ou par l’autodérision" – "Pour les rhinocéros frileux, Il n’est rien de mieux Qu’une petite laine Et une tasse de verveine." Toutefois, un fragile espoir demeure, teinté d’humour et de légèreté - "Enfourchez donc une comète, Commettez une folie."
Sculpteur de la phrase et amoureux des mots – "Sur un air de bandonéant, Je tangote un peu, Je buenosaire" –, auxquels il consacre tout un chapitre, Pierre Boulengier joue sur les longueurs et les rythmes des vers, souvent rimés ou assonancés, dessinant ainsi sur la page la ligne de ses idées.