Liste des produits par auteur Beauve Pierre
Pierre Beauve fut professeur de français. Cela se remarque dans son écriture toujours soignée, précise, sans fioritures inutiles. Il éclaire une situation, un paysage, un personnage sans jamais laisser transparaître un sérieux travail de fond. Au contraire, ses livres, à mi-chemin entre le témoignage et la fiction, laissent une large place à l'émotion, à l'humour, à la poésie et permettent souvent à ses jugements personnels ou ses prises de position de percoler à travers le récit.
Quatrième garçon d'une famille d'agriculteurs de six enfants, Pierre Beauve est né le 20 mai 1933 à Benonchamps, un hameau situé sur la frontière belgo-luxembourgeoise à l'est de Bastogne.
La campagne avec ses animaux, ses bois et ses rivières, il connaît : c'est là que, enfant rêveur et quelque peu rebelle mais aussi émotif et volontiers solitaire, il s'échappe de l'éducation stricte de l'époque et exerce ce regard aigu sur la nature et les hommes. C'est cette connaissance en profondeur de l'Ardenne qu'on retrouvera plus tard dans chacune des pages de ses livres, mais en gardant toujours cette distance suffisante par rapport au passé qui préserve sa liberté de jugement, quitte à aller à l'encontre des idées reçues.
À l'âge où les émotions l'emportent encore sur la raison, il connaît la guerre avec, en point d'orgue, la Bataille des Ardennes et ses traumatismes : les bombes, la destruction de son village, les morts dont un frère aîné tué sous ses yeux. Cela, il le raconte dans Il pleut dans ma mémoire (2009, Ed. Weyrich), un livre bouleversant dans lequel tant de lecteurs se sont reconnus.
L'adolescence va marquer une rupture nette, pour ne pas dire brutale, avec cette enfance vagabonde et somme toute heureuse. Interne au petit séminaire de Bastogne ("Une usine à curés", selon ses dires…) il est soumis au matraquage religieux et comportemental caractéristique de ce genre d'institution à l'époque. Il se retrouve difficilement dans ce type d'éducation, avec la désagréable impression de faire une course dans le couloir de quelqu'un d'autre. Il supporte mal d'être continuellement ramené "dans le droit chemin" par un tas de gens ensoutanés "qui lui veulent le plus grand bien". Cependant, pris presque malgré lui dans cet engrenage, il pense à la prêtrise. Il ne faut pas attendre longtemps pour qu'on le rejette : "esprit trop libre !" On était bien avant le Concile Vatican II… Cette expérience lui a inspiré un livre humoristique et grinçant à la fois qui prend parfois des allures de règlement de comptes : Dieu ne s'occupe pas des limaces (2014, Ed. Weyrich)
Après son service militaire, il travaille pendant quelques mois à la ferme de ses parents tout en préparant des examens au Jury Central (candidature en droit) avant de poursuivre à temps plein en philologie romane à l'ULG. Il fera une carrière d'enseignant à l'Athénée de Tamines puis à l'Athénée de Namur avec, en parallèle, des cours du soir à l'École Industrielle d'Auvelais, une "école de la dernière chance" comme il l'appelle.
En bénévole averti, il animera, comme cheville ouvrière pendant plus de trente ans, le Cercle Horticole et Floral de Wépion. Pour la revue du Cercle, il rédigera, à côté de nombreux articles, un éditorial mensuel : "Le billet de Babou". Certains de ces éditoriaux seront recyclés en contes dans Petits bonheurs. Bras de fer et vitamines (2011, Ed. Weyrich). Préfacé par Claudine Brasseur, du Jardin Extraordinaire (RTBF), ce livre est un délice de fraîcheur, de poésie et de tendresse qui a fait le plaisir des grands-parents.
Et enfin, aujourd'hui, Pierre Beauve publie son quatrième livre, aux Éditions-MÉMORY cette fois :