Bellegarde - Les promesses
Novembre 1903. Adèle a vingt ans. Elle est belle et elle est boiteuse. Elle n’a jusqu’ici connu que son village d’Ardenne, l’humilité et la misère. Quelle est cette force qui va la pousser à tout laisser derrière elle pour franchir, seule, l’océan ? Ira-t-elle se perdre ou se gagner au milieu de la steppe canadienne ?
Description
Marielle GILLET dans l'Avenir du 8 octobre:
Romanesque. Une fresque romanesque. Une vie bien remplie. Voilà, en quelques mots, comment on pourrait définir la vie d'Adèle, l'héroïne de Bellegarde – Les Promesses (tome 1), dernier roman d'Armand Henrion. Un récit paru chez Memory. Résumé. Adèle, jeune femme déterminée, belle et attachante, vit à contre-courant de son destin.
Dans Les Promesses, les chemins des uns et des autres se croisent, se rencontrent, se nouent. Se dénouent, parfois aussi. Chaque chapitre se focalise sur un mois de la vie de la protagoniste, Adèle, jeune femme libre, fille de l'Ardenne profonde, nourrie d'utopies. «Moi, partir? Qui voudrait de moi? Non, ce qui me paraît étrange, c'est que je ne connaisse personne de mon village qui soit déjà parti ou qui parle de le faire». Adèle rêve de grands horizons. À l'époque,
le Canada lointain fait tourner les esprits. Mais qui, dans ce pays qui n'a rien à voir avec le sien, voudrait d'elle, jeune femme boiteuse? Petite fille, Adèle s'est fait écraser le genou par un cheval en furie. «Quand elle était debout dans un groupe immobile, ou assise, on ne voyait qu'elle, mais dès qu'elle se mettait à marcher, l'homme qui la regardait sans la connaître voyait tout un monde de beauté et de désir s'écrouler dans la torsion insupportable du corps qui poussait la jambe maudite.»
Et vous embarquez avec le livre vers des ciels plus grands
Et pourtant, elle part. Elle rencontre Mathilde, Édith, Morel… Puis elle retrouve Toussaint et Julie, la cousine d'Adèle, chez qui l'accouchement se précise. Toussaint n'est-il pas le vrai but de son périple? Elle arrive sur le Nouveau continent, à Bellegarde. L'un comme l'autre doivent s'apprivoiser. Roman flamboyant, Les Promesses est une épopée dédiée à autre chose. Un temps perdu ou retrouvé sur une grande partie de vie. Celle d'une jeune femme qui a tout à fuir et rien à perdre. Un tableau du début du XXe siècle et des mentalités qui le fait résonner d'éternelles envies. D'éternelles révoltes aussi. Sur un ton haletant, où le suspense est entretenu.
Dans son récit à la cadence narrative vive, la sagesse infiltrée entre les lignes, Armand Henrion dit les espoirs rabotés, les amours contrariées, la vraie vie? Celle qui est autre part, en tous les cas. Car le monde est peuplé d'histoires.
Et vous embarquez avec le livre vers des ciels plus grands, de l'infinitude, des traces sans
âge, qui vous aideront à décoder le monde. Le deuxième tome de ce récit est à venir. La suite. Celle de la vie d'Adèle et de Toussaint, confrontés à une culpabilité grandissante.
Armand HENRION, «Bellegarde – Les Promesses», Memory, 21€.
Armand Henrion – Bellegarde Les promesses
Publié le 11 octobre 2014 | Par Joseph Bodson
Armand Henrion – Bellegarde Les promesses – éd.Memory – 312 pages -21 €
Le roman met en scène une famille de fermiers ardennais au tout début du siècle dernier. La vie n’est pas facile mais on s’en accommode : Auguste Lamouline et sa femme Germaine travaillent dur, ainsi que leurs trois fils et leur fille Adèle. Aucun n’a beaucoup d’instruction, cela ne leur servirait guère. Celle qui a le plus fréquenté l’école, curieusement, c’est la fille. Il y a à cela une bonne raison : Adèle n’était pas bonne à grand-chose à la ferme, à part la traite des vaches, à cause d’un accident survenu dans sa petite enfance, qui l’a laissée boiteuse et peu efficace aux travaux des champs. Cette disgrâce mise à part, elle est jolie. Mais elle ne se fait guère d’illusions, sa vie ne promet pas d’être folichonne, tant au point de vue sentimental que professionnel : elle est fille, pauvre et handicapée. Ce n’est pas très juste mais la condition des femmes est encore précaire, malgré quelques avancées timides, qui font rêver Adèle.
Mais ce qui la fera rêver bien davantage encore, c’est une (très) soudaine révélation de l’amour. Ainsi donc, elle peut susciter le sentiment et le désir malgré son infirmité ? Elle va s’enflammer comme une étoupe et lui aussi, mais de manière très confidentielle car il existe entre eux de sérieux obstacles. Surtout lorsque Toussaint, l’amant secret, part s’installer au Canada avec sa femme, la cousine d’Adèle, épousée par nécessité. La jeune fille ne renonce pas. Elle envisage de s’exiler à son tour pour ne pas perdre cet amant irremplaçable et se met en devoir de gagner le prix du voyage en exerçant ses talents de nettoyeuse et de couturière. Sa marraine sera complice de son grand projet. Mais cela ne se fait pas sans douleurs, regrets, hésitations et remords car elle va abandonner sa famille et surtout sa mère. Le voyage nous sera décrit dans les grandes longueurs car, à l’époque, c’est un véritable périple, où elle est confrontée à bien des choses, bonnes ou moins bonnes. Et arrivée à destination, Adèle devra se faire à sa nouvelle vie. Que lui réserve le destin, dans cet immense pays si différent de ce qu’elle a connu ? Y trouvera-t-elle le bonheur, au mépris de la morale ? Ou bien le destin lui réserve-t-il un tour à sa façon?
Isabelle Fable
Armand Henrion, Bellegarde, Les promesses, Memory,
Bertrix, villette perdue en Ardenne : dans une ferme se déroule un accident banal. Une filette reçoit un méchant coup de sabot de la jument. Mal remise en place, la jambe fera d’Adèle une boiteuse de la vie. Or, à vingt ans, elle n’en veut plus de sa vie plate, elle veut écarter les barreaux de sa cage. Bertrix est trop petit, sa famille l’étouffe et celui qu’elle aime travaille maintenant au Canada… Anvers, 21 juin 1906.Un paquebot de la « Canadian Pacific » quitte le port avec à son bord, Adèle. Elle a quitté clandestinement sa famille. Elle a économisé, tout paré, tout préparé : en route pour une bourgade nommée Redvers ! Les yeux de son amant sont comme des phares, son voyage est une épreuve terrible, elle a accepté un emploi de couturière dans un pensionnat pour jeunes files… Sa nouvelle vie tiendra-t-elle ses promesses ? Cette terre lointaine peut-elle rendre heureuse une Adèle qui a toujours ressenti une sorte d’immobilité forcée, à l’image d’une jambe qui est le symbole d’un passé révolu ? Le roman d’Armand Henrion emmène son lecteur dès la première page sans cesser de vouloir le surprendre, l’interroger, le bousculer. Les premières années d’un siècle fou se déroulent à travers le regard d’une jeune file volontaire et moderne. L’écriture d’Armand Henrion colle au plus près de son personnage, cherche l’essentiel, privilégie la netteté de l’action, force le respect du bel ouvrage. Les promesses est un roman bâti pour un vaste public, friand de fortes histoires. Il devrait permettre, grâce au talent de conteur de son auteur, de le faire entrer dans la cour des grands. Un Bernard Clavel n’est pas loin… Note de lecture de Guy Delhasse